J’ai étudié la sociologie à l’université et mon premier travail était d’enseigner le sport à des enfants en situation de handicap. Je voulais être éducatrice. Depuis toujours, j’ai voulu récolter la parole des gens.

Tous les sujets que je brasse viennent de cette démarche, le dialogue avec nos disparu·es (Chers), la solitude (Robot, l’amour éternel), l’échec de nos métiers (Battle mon cœur), les secrets des enfants (Le Monde à l’envers) et la sublimation de leurs blessures (Waré Mono). J’aborde tout cela avec beaucoup d’humour, de distance et de lâcher-prise. À partir de ces questions intimes, je souhaite parler de sujets universels et intergénérationnels.

L’action culturelle est un acte central de ma démarche de création parce que j’y recueille des témoignages sur le monde actuel. Ces paroles singulières deviennent pour moi le guide de la dramaturgie, là où naissent l’espace, les objets, la musique et le mouvement qui nous amènent vers une forme transversale. L’engagement du corps est essentiel dans mes spectacles. À travers des gestes fulgurants et nécessaires à l’image de ceux des enfants et des jeunes, je cherche l’humanité et l’enfant en nous. On a tous ·tes été des enfants. Réveiller l’enfant en nous fait du théâtre un endroit intergénérationnel.

Je souhaite qu’en sortant de la salle de spectacle, vous vous sentiez vous-même être un ou une artiste.

Kaori Ito