La parade des cent démons

Aux origines, la danse était utilisée collectivement pour célébrer la nature dans un dialogue avec la culture. Le danseur et chorégraphe Louis Gillard s’empare du symbole du passage de l’hiver au printemps pour initier une déambulation participative menée par 20 adolescent·es quittant l’enfance pour l’âge adulte. La Parade des cent démons propose aux acteur·ices et au public de se délester de leurs démons intérieurs. Elle repose sur une croyance issue du folklore japonais qui veut que, chaque année, des yōkai (esprits, étranges apparitions…) aux formes anthropomorphes et zoomorphes prennent d’assaut les rues la nuit venue, jusqu’au lever du jour suivant. Elle redonne du sens à la notion galvaudée de populaire grâce au concours d’un musicien strasbourgeois  spécialiste du gamelan balinais servant de socle social aux rituels qui régissent les événements importants de la vie. À côté de taikos (tambours traditionnels japonais), il recrée un instrumentarium réalisé à partir de matériaux industriels et de récupération afin d’initier une musique savante dont chacun·e peut s’emparer. En marchant et dansant tous·tes ensemble, cette fête cathartique et carnavalesque rend poreuse l’habituelle frontière séparant regardant·es et regardé·es.

Après des études au Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris, Louis Gillard travaille avec les frères Christian et François Ben Aïm, ainsi que Marina Mascarell avant sa rencontre déterminante avec Kaori Ito. Depuis 2016, il est interprète dans Chers, Battle mon cœur et collaborateur artistique sur Animal avec le cirque équestre du Théâtre du Centaure ou encore Waré Mono. En septembre 2023, il intègre le comité d’artistes du TJP CDN Strasbourg – Grand Est et donne des workshops au Théâtre national de Strasbourg et à la Haute École des Arts du Rhin. En 2024, Louis Gillard crée sa compagnie de(s)clic. Sensible à l’idée que toute forme est un processus en mutation, il développe un fonctionnement instinctif dans la création. Il travaille à un premier solo, Patchwork, dont est présenté une étape de travail durant les Micro Giboulées.