Croire aux fauves
Laure Werckmann
Cie Lucie Warrant / Artenréel #1
Comme chez le peintre Pierre Soulages où du noir jaillit la lumière, Laure Werckmann plonge en solo dans les ténèbres de l’autobiographie de Natassja Martin, Croire aux fauves. L’anthropologue y raconte sa métamorphose après avoir été mordue au visage par un ours, au Kamtchatka. Suivant le fil de cette réparation, entremêlant les temps et les traces que forment ses souvenirs, la comédienne crée un espace neuf à partir de ces écrits, ces recherches et ces rêves. Prothèses, maquillage et costumes permettent d’appréhender la reconstruction de l’autrice par une hybridation avec l’autre. Ce second spectacle de la jeune compagnie Lucie Warrant poursuit un projet visant à révéler de nouvelles figures féminines, héroïnes de la métamorphose. Elle convoque le trouble de la transformation autant qu’une entité mythologique animiste – la miedka, l’être mi-femme mi-ours du peuple Évène de l’extrême-orient russe –, celle qui se tient entre les mondes, seule à même de la guider vers un nouveau soi. « J’aimerais que Croire aux fauves soit un spectacle sur la réparation », confie la metteuse en scène. « La réparation du corps blessé. La réparation de la relation humain / animal. La réparation du temps brisé, effacé. La réparation de la relation parent / enfant. La réparation de la relation acteur·rice / spectateur·rice. La réparation rêve / réalité. La réparation vie / mort. La réparation sauvage / civilisé. »
La Compagnie Lucie Warrant est fondée en 2019 à Strasbourg par Laure Werckmann. Nourrie par 25 années de travail d’interprète sur les scènes et par son expérience de pédagogue, la comédienne souhaite ainsi porter un travail de mise en scène qui se définit depuis le cœur de son métier, dans le geste de l’acteur·rice. Elle a débuté au Théâtre du Peuple de Bussang avec Philippe Berling, avant de participer trois années durant à l’aventure collective et à l’utopie communautaire de la compagnie d’Edvin(e), avec Eric Ruf. Elle poursuit son travail d’interprète auprès de différent·es metteur·euses en scène : Gilles Bouillon, Laurent Crovella, Catherine Javaloyes, Éric Lacascade, Noémie Rosenblatt. Elle cultive aussi une relation étroite aux écritures contemporaines qui s’initie en tant qu’artiste associée au TAPS, organisant Les Actuelles, et se développe au travers des textes d’auteur·rices vivant·es qu’elle interprète : Claudine Galéa, Daniel Keene, Ivan Viripaev… Frédéric Vossier lui offre le monologue Pupilla autour d’Elizabeth Taylor. Avec sa jeune compagnie, elle travaille le lien avec le public par l’émotion et se met en scène dans ses solos autour de nouvelles figures féminines : la romancière Nane Beauregard dans J’aime, mais aussi Renaître sur Marion Bartoli et une prochaine création autour de Marceline Loridan-Ivens, survivante de la Shoah.
www.luciewarrant.com
distribution
TEXTE ORIGINAL NASTASSJA MARTIN
ADAPTATION, MISE EN SCÈNE ET JEU LAURE WERCKMANN
MASQUES ET PROTHÈSES CÉCILE KRETSCHMAR
LUMIÈRE PHILIPPE BERTHOMÉ
SCÉNOGRAPHIE ANGÉLINE CROISSANT
MUSIQUE OLIVIER MELLANO
COSTUME PAULINE KIEFFER
COLLABORATION À LA MISE EN SCÈNE NOÉMIE ROSENBLATT
RÉGIE GÉNÉRALE ET PLATEAU CYRILLE SIFFER
RÉGIE SON ZÉLIE CHAMPEAU OU FANNY BRUSCHI
CONSTRUCTION ANTHONY LATUNER ET L’ATELIER DU TJP
crédit photo : Adrien Berthet
mentions de production
PRODUCTION LA COMPAGNIE LUCIE WARRANT ET ARTENRÉEL#1 / COPRODUCTIONS TJP CDN STRASBOURG – GRAND EST, ESPACE 110 – ILLZACH, THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE – CDN NANCY LORRAINE ET L’ESPACE BERNARD MARIE KOLTÈS – METZ / AVEC LE SOUTIEN DU TAPS – STRASBOURG, DE LA DRAC GRAND EST, DE LA RÉGION GRAND EST ET DE LA VILLE DE STRASBOURG
GRANDE SCÈNE
CRÉATION | PREMIÈRES
COPRODUCTION