Par court

Centre Dramatique National, le TJP accompagne les artistes et soutient la création de nouvelles œuvres autant qu’il favorise leur rencontre avec le public. À l’occasion des Micro Giboulées, le TJP offre à trois artistes l’opportunité de présenter un instantané de leur travail en cours au public comme un avant-goût du spectacle en préparation. D’une salle à une autre, d’une forme à une autre, d’un univers à un autre, ce parcours est une invitation à découvrir les artistes, leurs recherches et leurs gestes de création d’une autre manière et d’en échanger avec elleux sur le vif.

PATCHWORK
LOUIS GILLARD
CIE DE(S)CLIC

Louis Gillard s’intéresse aux nombreuses marques laissées sur le corps par les traumatismes hérités de ses ancêtres, et aux tentatives de briser ces chaînes intergénérationnelles. Naît une danse initiatique où les personnages tentent de démêler les fils d’affects qui les constituent, pour trouver leurs racines dans le passé. Le danseur et chorégraphe s’appuie sur la psycho-généalogie et la géologie afin d’explorer la notion de strates, d’étages et de transmission, usant des techniques propres à la marionnette contemporaine et à la magie nouvelle. Dans un jeu d’apparitions et de disparitions à l’aide d’effets de fumée et d’illusion, des moulages de corps permettent de multiples métamorphoses. Empruntant à la danse butō comme aux arts martiaux japonais, Louis Gillard fait de son corps un espace fragmenté et des matières (encre de Chine, étoffes, cire, papier de soie, etc.) les marques visibles de son mouvement dans l’espace et les générations.

Après des études au Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris, Louis Gillard travaille avec les frères Christian et François Ben Aïm, ainsi que Marina Mascarell avant sa rencontre déterminante avec Kaori Ito. Depuis 2016, il est interprète dans Chers, Battle mon cœur et collaborateur artistique sur Animal avec le cirque équestre du Théâtre du Centaure ou encore Waré Mono. En septembre 2023, il intègre le comité d’artistes du TJP CDN Strasbourg, donne des workshops au Théâtre national de Strasbourg et à la Haute École des Arts du Rhin. En 2024, Louis Gillard crée sa compagnie de(s)clic. Sensible à l’idée que toute forme est un processus en mutation, il développe un fonctionnement instinctif dans la création. Il présente également au TJP cette saison La Parade des cent démons et joue dans Utopie Utopies.

ME SI A GA LÉ
YU OKAMOTO

Pour Yu Okamoto, « un moyen facile de faire sourire les gens, je suis sûr que c’est un repas. Inspirez-vous de la “nourriture” dans laquelle tout le monde est impliqué ! »

Originaire de Tokyo, Yu Okamoto étudie dès le plus jeune âge la danse classique avant de se tourner vers le jazz et les danses urbaines. Elle s’immerge dans la danse contemporaine après être entrée à l’université. En 2011, elle prend la tête de la compagnie TABATHA, réalisant performances, workshop et vidéos. Elle participe aux créations Le Monde à l’envers de Kaori Ito et à l’opéra Yuzuru de Toshiki Okada.

GORILLA GORILLAÏ
CORALINE CHARNET
NOS CRAETHERA

Gorilla Gorillaï aborde la question du presqu’humain. Coraline Charnet s’inspire des résonances entre la figure de la primatologue Dian Fossey, tragiquement disparue en 1985 dans les montagnes rwandaises, et le mythe de King Kong. Le monstre géant tenant dans sa main une femme effrayée nourrit les imaginaires dominants dont elle questionne le poids pour sonder l’inconscient collectif. Les fragments (visages, mains, fourrures) de ce que nous partageons de simiesque avec les primates s’entremêlent et s’enlacent, brouillent la vision en cherchant une ligne de fuite : là où le corps échappe aux carcans et devient chimérique. La metteuse en scène revient aux fondements rituels des outils marionnettiques dans un prolongement de ses recherches sur l’imaginaire occidental des Singes et Grands Singes, initiées à l’École nationale supérieure des Arts de la Marionnette.

Après un parcours dans les arts plastiques et le cinéma d’animation, Coraline Charnet découvre les arts vivants à l’Université de Lille. Elle se forme ensuite à l’École nationale supérieure des Arts de la Marionnette où elle poursuit une écriture sensorielle du mouvement, des textures et de la trace. Puisant dans la pratique artisanale, et fascinée par les esthétiques qui constituent notre environnement, la marionnette s’offre comme un terrain de jeu d’exploration métaphorique et sensible. En 2019, elle participe à la préparation et au tournage du film Annette de Leos Carax, auprès de la compagnie La Pendue, en tant que 1re assistante marionnettiste. En 2021, elle co-fonde avec Tristan Lacaze la compagnie NoS CRAETHERA, au sein de laquelle s’amorce une recherche poétique où peuvent se croiser arts et science autour de nos liens aux vivants.